celui que tout le monde cherche, tu te rends compte ? Nous l'avons trouvé ! C'est le fameux bouddha

décrit par le pèlerin chinois il y a mille ans.". Le capitaine ouvrit un œil, vit Mahbouba et bondit sur ses

pieds. "Je prends la situation en mains, foi de capitaine. Laissons la marque de notre passage, trois

pierres en triangle feront l'affaire. Toi, Mahboubak note bien dans ta mémoire la longueur du bouddha,

pendant ce temps j'évalue la hauteur." . Mais au nom de Mahboubak, Mahbouba s'était à son tour évanouie

- de bonheur, sans aucun doute. Le tableau était touchant de la voir allongée, minuscule, fragile, au pied

du grand bouddha pendant que le capitaine Siméon s'activait dans la pénombre à prendre les mesures

de la statue à force de pans, de coudées, de pieds et de pas. "Tu as bien noté tout ce que je t'ai dit ,

Mahboub'djon ?" Mais Mahbouba, qui était sur le point de reprendre ses esprits, replongea dans son rêve

bleu.

Siméon et Mahbouba étaient retournés à l'air libre. Pas à pas, depuis la fissure qui leur avait permis

d'entrer dans la falaise, ils avaient repéré avec précision l'emplacement du grand bouddha endormi,

représenté, mourant, au moment où il entre dans la sérénité suprême, couché sur le côté droit, dos vers

le nord . Il était enfoui à plus de 20 mètres sous terre, juste au-dessous d'un grand chantier archéologique

dirigé par le très respecté Dr Zameryalaï ; avec son équipe, il avait mis à jour, l'été précédent, un petit

bouddha couché, assez ruiné, de près de 20 m de long. Ce sont les travaux de terrassement qui avaient

certainement occasionné l'éboulement à l'origine du puits de jour qui éclairait les fresques et le bouddha

souterrain.

- Mahboub, Zameryalaï ne tardera pas à découvrir le Grand Bouddha.

- J'en suis sûre, Capitaine, c'est un homme de talent et de sagesse.

- Rentrons, Mahboubak, le ciel est de cristal.

- Je te suis, batchagak, la terre est légère.