Traductions libres, imitations de
Hâfez de Chiraz
poète, soufiChiraz, Iran 1325 - 1390
Tout n'est que vanité,
hélas tout est néant,
ô vent, apporte-moi les parfums du matin.
*Où sont partis ma gloire et mes nobles exploits ?
*Au matin, assieds-toi au bord de la rivière et vois la vie qui va : n'est-ce point suffisant ?
*(entendrai-je encore) le rire insouciant de la grise perdrix dans la brise de l'aube ?
*La rivière de mort
entoure le fragile asile de la vie.
Mais ne pleure pas, fleur,
Noé te guidera et mènera ton arche au rivage espéré.
Ô cur, ne pleure plus.
*Le but est bien lointain, la route périlleuse,
mais chacun des sentiers conduit à la maison
où tu pourras poser ton fardeau douloureux.
Ô cur, ne pleure plus.
*Tu ne sauras jamais le grand secret du monde
mais derrière le Voile à jamais étendu
le feu de ton amour continue à brûler,
alors garde l'espoir.
*Mais Dieu compte nos larmes et connaît nos misères,
Il entendra demain tes sanglots douloureux.
Ô cur, ne pleure plus.
*Fille, ne pleure pas, car une fois encore
le printemps régnera sur les vertes prairies :
dans la maison des pleurs
les roses jailliront à nouveau du sol nu.
Ô cur, ne pleure plus.
*Vois, le Ciel va changer :
la Roue universelle
du Destin en colère
va s'arrêter
enfin.
Ô cur ne pleure plus.
*Il reviendra, Joseph au pays Canaan,
lui dont le beau visage un moment fut caché.
Ô cur brisé, la joie te reviendra
et la paix sur tes yeux tourmentés par l'amour.
Ô cur ne pleure plus.
*Ô pèlerin, toi qui vas sur le chemin de La Mecque,
L'épine te blesse en vain, le désert refleurira.
*Le cur du rossignol aux gouttes de son sang
avait nourri la rose.
Puis le vent est venu
*Mon amour entends-tu la colombe gémir au bord de la rivière ?
*Nous ne connaissions pas l'histoire de Darius et du grand Alexandre :
je ne te dirai donc qu'une histoire d'amour et de fidélité.
*La joie est oubliée, tout mon espoir a fui.
*Pour toi je donnerais Bokhara, Samarkande
*La rose du printemps s'en ira à l'automne.
*N'écoute pas plus longtemps le chant fantasque du vent.
*Le trône de Salomon vogue sur le vent.
*L'utopie de la nuit est partie à jamais dans le rêve de l'aube.
*Le rossignol, note après note,
lancera au-dessus de toi
un dais de pétales de roses.
*Demande la lumière au soleil de la nuit,
l'astre de l'orient se lèvera peut-être.
*La brise de l'aurore à la senteur de musc
à nouveau soufflera
et le vieux monde alors reverra sa jeunesse.
*Pauvre et plongé dans la nuit
Ô Hafez, prends ce Coran
et récite, étudie, prie.
*Bois la coupe de l'aube au son du tambourin et au chant de la harpe.
*Tes yeux couleur de pistache,
Ta peau au parfum de musc
*Oiseau du paradis, je chevauche les mots
et m'élève au-dessus des pièges de ce monde.
***Sources pour la traduction :
Hâfez de Chiraz, Le Divan - traduction du persan par Charles-Henri de Fouchécour. Editions Verdier
Omar Khayyâm, quatrains - Hâfez, ballades. Traduction Vincent-Mansour Monteil. Editions Actes Sud
Poems from the divan of Hâfez translated by Gertrude L. Bell. Tehran 1962
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