Dites-moi, poètes de la Perse, Saadi, Omar Khayyam et Ferdowsi. Dites-moi la coupe de vin,l'argile du temps, le luth du rossignol, la lumière des roses et les parfums du Golestan.
Vous, Majrouh, "errant du désert", "la tempête" est venue, "la barque est pitoyable". Et le "Monstre" *.
Et toi, Hâfez, dis-moi s'il reviendra Joseph en Canaan. Laisse-moi tirer la bonne carte. La carte qui
me fera traverser ce Voile à jamais étendu.. Mais le Voile est opaque: je ne sais le futur, je ne sais
le passé, je ne sais qui je suis, mon amour est parti, mon amour s'est enfui. Aidez-moi, poètes de la Perse,
libérez ma souffrance, faites-moi vivre les prairies de fleurs, les entrelacs du naïn, les parfums de l'acacia,
du santal et du musc, les insouciances de l'ivresse, les infinis vertiges du profond de ses yeux.
Hâfez, déchire le Voile et me donne l'allégresse légère de la flamme du feu.
*Sayd Bahodine Majrouh Chants de l'errance traduction Serge Sautreau et l'auteursuivre
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