Algérie, le 19 mars 1962 à midi

 

19 mars 1962. Quelque part entre Affreville et Orléansville. Une jeep radio, un 6x6 pour le transport d'armes réparées et de caisses de munitions, une jeep équipée d'une 12,7. Je conduis la jeep radio. Une foule descendue des villages, arborant les drapeaux FLN, entoure les véhicules criant sa joie de l'indépendance annoncée. Nous avançons au pas, sous les you you des femmes. Avec prudence. Le MDL qui commande le convoi perd son sang-froid -" fonce, fonce... tas de bougnouls"- Ordre inopérant. Nous avançons. Midi, heure du cessez-le-feu. Il est respecté. Le convoi passe.

La guerre est finie.

Mais 19 mars 1962, 12h, c'est aussi souffrance à venir, pieds noirs, harkis, l'enfant de Bab el Oued, l'ado bougeote arrachés à leur terre natale.

19 mars 2019. Que reste-t-il de ce 19 mars 1962 ? De l'espérance des uns, de la souffrance des autres ?

Quels terribles stigmates dans les esprits, dans les corps, chez les peuples, d'une génération à l'autre ?

 

 

Ce 19 mars 2021

19 mars 1962 - 19 mars 2021

Au soir de ce 19 mars 62, un cri hurlé d'unité en unité, à travers toute l'Algérie, cri poussé par les appelés,

cri du cœur, cri des entrailles, à défaut d'analyse politique : la quille, bordel !

 

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