Collines de Marseilleveyre

 

Une cérémonie effacera les stigmates de ténèbres que tu portes en toi ; tu te

mettras claire comme une enfant , cheveux ardents défaits, et tu marcheras

seule dans les chemins ensoleillés ; tu t'arrêteras au sommet de ta colline,

apex dominant les terres de lavandes , de blés d'oliviers , ouvertes sur la mer.

Tu laisseras ton corps , ton visage fouettés par les vents venus de loin, porteurs

d'énergie forte et d'espérances ( l'olivier sauvage est rebelle aux vents qui descendent des

collines lointaines, il résiste et se tend dans l'air vigoureux et pur, christ végétal issu du sol pour

embrasser l'éternel), Tu crieras éperdûment, incantation purificatrice, parole d'allé-

gresse et d'amour, offrande au soleil et à l'azur, cantilène de plénitude.

 

Tu redescendras vers ton logis, paisible et reconstruite, parmi les pierres ocres

et le thym en fleur, en toute maîtrise et lucidité. Les fenêtres, bien sûr , seront

grandes ouvertes , volets écartés sur la lumière (blessante lumière , source intarrissable

de la renaissance) ; tu placeras sur le rebord deux pots de géraniums à cause du rouge

sur le ciel bleu . Il te faudra , aussi , dans l'ouverture , deux colombes blanches

de Picasso , témoins proches .  Tu disposeras mille pétales de fleurs de chez toi,

le mauve lunaire de la lavande, le jaune illuminé du mimosa, le blanc sans doute

des fleurs de l'amandier.

 

Ainsi il entrera , altier d'incertitude , les colombes haut dans le ciel tourneront,

le vent étourdira les branches de l'amandier et ton regard profond ira jusqu' aux

collines là-bas.

Cherchant au grand galop les vagues de la mer.

(le mystère est très ancien, de la force, de la joie et de la stabilité)
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