Devant lui, une jeune femme aux traits sévères le fixait avec autorité. " Sans doute unemanifestante de tout à l'heure qui s'est égarée. " Il se trompait. Aux pieds de la jeune femme,
une grande biche était couchée et le regardait. Elle était vêtue d'une courte tunique de lin, couleur
écrue, plissée et rendue bouffante par une ceinture d'or, attachée à l'épaule par une broche
d'argent, et qui lui descendait à mi-cuisse ; elle portait des sandales attachées par des lacets
de cuir qui entouraient ses fines chevilles ; de chaque côté du visage, quatre mèches noires
descendait en ondulant jusqu'aux seins. Elle tenait à la main un arc d'or pur. Tout tremblant devant
cette apparition, Mateo avala le reste de son biscuit, s'essuya rapidement la bouche et se leva.
" Je suis Artémis, déesse de la nature, des fleuves et des bois, maîtresse de la vie sauvage, fille
de Zeus, sur d'Apollon, tendre amie de la Lune . N'aie crainte, Mateo, je t'ai reconnu, viens avec
moi, je te montrerai mon domaine et le temple que les humains ont construit pour me vénérer.
" Quelques jeunes filles armées de lances, de glaives et d'arcs entouraient à présent la déesse ;
derrière elles et de part et d'autre d'Artémis, lionnes, biches, louves, chattes félines et sauvages
montaient la garde. " Approche, Mateo, prends mon arc et prête-moi ta trott' " Alors Artémis s'élança
sur la trottinette bleue de Mateo, suivie du jeune héros, des amazones et des animaux sauvages .
Sur leur passage s'inclinaient les fleurs et les feuillages de la forêt.
Artémis la déesse sauvage avançait rapidement propulsée par son pied droit léger. Toussuivaient avec joie et ardeur. Ils arrivèrent dans une région marécageuse: un temple de marbre
se dressait devant eux, entouré d'une double rangée de colonnes, protégé des tremblements de
terre par le sol humide et souple . A première vue, estima Mateo aidé de son GPS, il devait faire
130 m de long sur près de 70 m de large ; les colonnes atteignaient sans doute 18 m de hauteur.
Sous ces colonnes, une foule d'hommes et de femmes attendait la déesse, chantant, jouant de la
flûte ou de la cithare, dansant au son de mélopées douces et lentes. Cavaliers et cavalières,