Le Tombeau du roi Mausole, à Halicarnasse

Mateo avançait allègrement dans les airs au-dessus de la Turquie. Sur sa trott' magique il filait

en direction du sud vers l'emplacement du tombeau du roi Mausole, satrape de l'empereur de Perse ,

qui vivait il y a près de 2400 ans. A sa mort, son épouse lui avait fait construire un gigantesque tombeau,

l'une des sept merveilles du monde. Ensuite, Mateo continuerait son voyage vers l'île de Rhodes.

Au-dessous de lui, les Turcs travaillaient aux champs, les Turques en révolte étaient rentrées à la maison,

dans l'attente d'un prochain défilé qui les libèrerait de leur voile archaïque. Tout en réfléchissant à ces

problèmes, Mateo s'entraînait à des figures nouvelles, en particulier à celle qui consistait à plonger dans le

vide en tourbillonnant. Quelle sensation ! Quel choc ! Regardant, tête en bas vers le sol, il se demanda s'il

n'avait pas la berlue. " Quoi ! Une pyramide ? Serais-je déjà en Egypte ? Impossible ! GPS, cher GPS, me

tromperais-tu ? Il n'y a pas de pyramides en Turquie ! Descendons voir de plus près. " Il s'approcha de ce

monument qui ressemblait à la pyramide à degrés de Saqqara, près du Caire. Mateo reconnut tout de suite

le tombeau du roi Mausole : grand soubassement en forme de parallélépipède entouré de 36 colonnes de

marbre et surmonté de 24 étages en escalier. Là-haut, au sommet, à 45m de hauteur disait le GPS, il devinait

un char emporté par quatre chevaux et guidé par le roi Mausole. Mateo admirait les sculptures qui ornaient les

faces de la base, en particulier une frise qui représentait un combat entre les Grecs et les Amazones. Tournant

autour du tombeau, le nez en l'air, il tomba face à face avec une surprenante apparition : un jeune homme, glaive

au côté, protégé par une armure et un casque de fer à la visière relevée, tenant à la main un cheval tout de vigueur

et de fierté, regardait lui aussi les sculptures du tombeau, précisément un défilé de lions. " Quelle est cette arme

bleue que tu portes avec toi ? - C'est ma trottinette , dit Mateo en tremblant. - Je ferais bien un petit tour, mais le

temps presse ; viens plutôt avec moi, j'ai tant de choses à faire. " Et de son épée, il montra la direction de l'Orient.

" Allons, Bucéphale ! " Alexandre le Grand salua Mateo de son regard d'aigle et il disparut dans le soleil et la

plus haute lumière.