devaient courir une longueur de piste , que le GPS estima à 192 m. Une trompette réclamale silence, un héraut, vêtu d'un chiton de lin rouge, annonça le nom des concurrents et leur ville
d'origine. Mateo crut reconnaître celui qui s'appelait Timothéos Delfi : le plus rapide sans conteste,
il gagna la course haut la main, haut le pied devrait-on dire tant il fut rapidité, légèreté et élégance.
Un jeune garçon coupa une branche d'olivier sauvage avec une faucille d'or. Timothéos Delfi en fut
couronné sous les cris de joie de la foule : c'était la récompense du vainqueur.
C'est alors que Mateo, inspiré sans doute par Artémis ou par Zeus lui-même, eut une idée degénie. Il sauta sur la piste avec sa trottinette et, tel un athlète aux ailes d'argent, parcourut la longueur
du stade sous les vivats enthousiastes de la foule. Au son de la trompette, il fut proclamé vainqueur
de l'épreuve de trottinette et fut à son tour couronné d'un rameau d'olivier sauvage.
Mateo exultait. Avec tous les autres vainqueurs, il allait pouvoir honorer Zeus en son temple et voirla fameuse statue sculptée par le grand Phidias, toute d'or et d'ivoire.
Précédés des prêtres et des musiciens, les athlètes franchirent d'abord les colonnes qui entouraientle temple, ,pénétrèrent dans le vestibule, une grande porte de bronze s'ouvrit et, ô merveille, apparut à
leurs yeux écarquillés d'admiration et de crainte, la statue de Zeus chryséléphantine, assis sur son trône
en majesté. Une main serra la sienne, c'était Timothéos Delfi ; tout tremblants, ils admiraient la gigantes-
que statue de douze mètres, en bois recouvert d'or et d'ivoire, plaques d'or pour le manteau qui le recou-
vrait à partir de la taille jusqu'aux genoux, pour ses sandales, sa couronne d'olivier, sa barbe blonde ; ivoire
pour sa poitrine, ses jambes nues et son visage. Zeus tenait de sa main droite une petite statue d'Athéna
Victorieuse, sa fille, et, de sa main gauche, un long sceptre d'or. L'encens brûlait au parfum de romarin,
les flûtes et les tambourins jouaient une musique d'allégresse . Timothéos et Mateo, tous les vainqueurs
des jeux s'inclinèrent avec respect devant la troisième merveille du monde. Zeus, satisfait, cligna de l'il