Au Caire

 

Les rues du Caire sont sales, bruyantes de cris et de klaxons, polluées de gaz et

de poussière. Mais la foule n'y est pas hostile. Elle va tranquille et indifférente, sans

en vouloir à son voisin de trottoir ou de chaussée, simplement préoccupée d'arriver

à destination.

Il est vrai que le Nil traverse la ville, apportant avec lui la force de son désert, la

lenteur de ses millénaires, la beauté végétale de sa vallée, l'extravagance maîtrisée de

ses eaux, la lumière mouvante de ses courants, l'horizon méditerranéen de son delta

lointain.Une promenade sur la Corniche du Nil permet ainsi de faire abstraction de la

folie citadine, de porter le regard sur les nénuphars proches, les joncs emportés par le

flot, les palmiers de la rive occidentale et confuse. La pensée et la mémoire suivent le

même parcours, incertain, mouvant, lumineux : ton image est enfin arrachée à la ville

et au passé, tes yeux sont sur moi et m'emportent au gré du courant nilotique.

 

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