Le Phare d'Alexandrie
La tête couronnée du rameau d'olivier gagné à Olympie, vêtu de sa tunique courte et plissée,
Mateo survolait les flots de la mer violette. Il allait droit vers le soleil de midi, vers l'Egypte, ses beautés
et ses mystères . Il régla l'horloge temporelle du GPS sur 47 avant JC, espérant rencontrer le grand
Jules César et la belle Cléopâtre, amoureux éternels. Il ne fit qu'une courte pause sur l'île de la Crète,
se nourrissant là encore d'olives, de fromage de chèvre arrosé d'huile d'olive, et de miel au parfum de thym.
Il assista à quelques danses données en son honneur par des jeunes filles légères et ardentes sur l'herbe
fleurie et odorante. Quelques jeunes gens vigoureux et agiles lui montrèrent danse et combat avec des
taureaux puissants et fougueux. Avec sa couronne d'olivier olympienne, il était accueilli partout en héros.
Mais l'appel de l'Egypte était plus fort. Il repartit. Aux approches des côtes africaines, il mit sa trottinette
en position de planche flottante et il glissa sur les flots sereins qui le mèneraient vers l'antique Egypte,
mère de toutes les civilisations.
Le soir tombait lorsqu'il aperçut au loin une lueur au-dessus de ce qui semblait être la côte plate et
brumeuse. S'approchant dans une glissade téméraire, il contempla la 7e merveille du monde, le monument
le plus haut que les hommes aient jamais construit. Au sommet, à plus de 135m, brillait la lumière guide de
tous les marins. Un feu de bois ? Sans doute. Mais comment le bois était-il apporté là-haut ? Mateo se promit
d'élucider ce petit mystère. Il était encore à près de 50 km du port d'Alexandrie. Poussé par les vents, par sa
force et par sa joie, il approchait rapidement. Il voyait clairement à présent la base colossale du phare, rectan-
gulaire, percée d'ouvertures, qui allait jusqu'à une terrasse, à 70m de hauteur. Sur cette terrasse montait une
tour à huit côtés, moitié moins haute, de 35m ; puis venait un troisième étage, circulaire, haut d'une dizaine de
mètres, au sommet duquel un feu permanent guidait les marins de toute la Méditerranée voulant accoster à
Alexandrie, porte d'entrée de l'Egypte. Au-dessus, dominant le phare et toute la ville, Mateo distingua une statue,
