La statue chryséléphantine de Zeus, à Olympie
La nouvelle lune se levait dans le ciel d'Olympie. C'était la première après le solstice d'été.La journée avait été chaude, les oliviers de la plaine étaient gris de la poussière du jour. Mateo,
du haut de sa trottinette bleue, observait les pèlerins qui se dirigeaient, par un chemin pavé de
larges dalles, vers le sanctuaire de Zeus. Il décida de se mêler à la foule d'hommes, de jeunes
garçons et de quelques jeunes filles. Son chiton agrafé à l'épaule gauche, n'était sa trott', lui permettait
de passer inaperçu. Il allait pieds nus. En fait, les pèlerins, venus de toute la Grèce pour assister aux
jeux d'Olympie, ne s'intéressaient pas à lui et n'avaient qu'une pensée, qu'un seul but, arriver à temps
pour l'ouverture des jeux.
Une centaine de bufs avaient été égorgés, quartiers et cuissots grillaient au grand feu. Chants sacrés
et danses accompagnaient les sacrifices. Mateo, tenant sa trottinette serrée contre lui, attrapa un
morceau de viande qu'il avala goulûment : le tremblement de terre de Rhodes, la destruction du
Colosse, la rencontre avec Léon' de Patmos lui avaient ouvert l'appétit. Toute la nuit, on égorgea,
on grilla, on mangea, on dansa, on chanta. Zeus serait content.
Au matin léger, les athlètes, nus et enduits d'huile parfumée, prêtèrent serment devant la statue de
Zeus ; mais la cérémonie était réservée aux participants aux jeux et Mateo ne put y assister. Il prit
place sur les pentes herbeuses de part et d'autre du stade, parmi les dizaines de milliers de spectateurs.
Pendant cinq jours, les épreuves se succédèrent, course de cavaliers montant à cru, sans selle et sans
étriers, course de chars tirés par quatre chevaux, lancer du disque, du javelot, saut en longueur, lutte,
course de fond, course en armes avec casque et bouclier. Les soirées sous la lune étaient toujours joie,
sacrifices, libations, danses, chants, musique et poésie.
Enfin, arriva la dernière épreuve, c'était une course à pied, l'épreuve la plus attendue. Les athlètes