Pyramide de Khéops
Elle s'est assise sur une large pierre plate qui la surélève légèrement ; elle a repliéses jambes contre sa poitrine, naturellement, sans contrainte ; ses bras croisés, horizontaux,
reposent sur ses genoux, les mains étendues. Elle a retrouvé l'antique position du cube
des Anciens de l'Egypte. Elle fait face aux pyramides de Guizeh.
La brise du soir apporte le silence dans sa pensée et la fraîcheur sur les plis de sonventre. La terre profonde monte en elle, puissante et millénaire, par le contact de ses pieds
nus posés sur le sol de sable, par son assise pelvienne appuyée simplement sur la roche
calcaire, unie intimement à elle. Ses pores sont avides. Les forces de la terre et de l'air montent
en elle et l'emplissent.
Son regard paisible, clair et vigilant, porte au loin sur la pyramide de Khéops. Sa penséesouveraine en fixe le sommet, prend appui sur lui et s'évade à l'infini. Forte, attentive et
d'équilibre.
Elle est devenue Maât, maîtresse de la plus haute lumière.