dans le désert du Sinaï
Au sortir du tunnel sous le canal de Suez, la route va dans le Sinaï, droit vers l'Orient.Sables et lointains ensoleillés. Piste conquérante. Sinaï !
Chars : vestiges de fer des morts adolescents,Turbulence des eaux, terrifiants météores,
Midi pesant et dur écrasé sous les cieux,
Long chant languide des mosquées de terre noire,
Sable de sang
Sable de mort
Sable de feu
Sable d'espoir
Mais toi mon bel amour, tu danses sur la dune,
Sable de lune !
Mais l'orage gagne soudain le ciel. La route est inondée. Il faut avancer pas à pas, à
l'aide d'un bâton, pour sonder la solidité du sol, l'eau jusqu'à la taille. Et renoncer à atteindre
la forteresse de terre dressée sur la hauteur.
Foudres pharaonniques. Fuite pour échapper aux eaux mortelles.Cette citadelle m'est restée mystérieuse : issue du passé, dressée sur un piton dans le
désert du Sinaï par un conquérant arabe des siècles anciens, adossée aux profondeurs de l'Arabie ,
enfouie dans l'ombre incertaine des lieux et du temps.Mystérieuse parce qu'inaccessible : il faut
quitter la piste pour l'atteindre à pied ; mystérieuse parce que peu visible dans l'air dansant du désert.
Mystérieuse enfin parce que j'y sais ta présence cachée et perdue à jamais : la plus haute lumière dans
le lointain du désert et du passé. Et dans la violence du ciel.
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